Don au Tortupôle
La collection spéciale de Honu d’Halloween avait rapporté un total de 410€, que nous sommes ravis d’avoir pu offrir au Tortupôle situé à une vingtaine de kilomètres de Brignoles.
Avec plus de 50 espèces de tortues différentes, pour un nombre d’environ 1600 d’individus , ce village des Tortues a plusieurs buts :
- Éduquer et former
- Soigner
- Sauver
Éduquer, les possesseurs de tortues et toutes les personnes qui le désirent.
Soigner, les tortues trouvées blessées dans la nature, ou blessées par des actions « domestiques » de la vie de tous les jours.
Sauver les animaux qui sont récupérés par les services de police lors de saisie, de maltraitances ou d’abandons.
Découvrons ensemble le Tortupôle
Lilou, notre secrétaire adjointe s’est donc rendue sur place le dimanche 26 novembre, afin de remettre le don en main propre au directeur du site.
Elle a eu la chance de se voir proposer une visite guidée de tout le parc, et de passer du temps en compagnie de Franck, le directeur, et Alik son assistante. Tous deux passionnés par les tortues, ils ont pris de leur temps pour répondre à toutes les questions que l’on pourrait se poser sur la vie des tortues, et le fonctionnement du Tortupole.



Le centre abrite plusieurs pôles, qui ont tous une importance capitale, faisons le tour ensemble !

La clinique de la tortue
Soigner les tortues blessées ou malades, tel est le but de cette clinique. Mieux les connaitre, leur permettre de vivre dans les meilleures conditions possibles, et surtout veiller sur leur santé, c’est le but que se sont fixé les vétérinaires du centre, dont Franck fait partie.
Toutes les tortues, trouvées blessées dans la nature, réquisitionnées ou emmenées blessées ou malade par leurs propriétaires, sont soignées ici par des passionnés.
Réparation de carapaces, amputations, soins, tout est mis en œuvre par cette équipe médicale.
Si votre tortue est blessée, par une morsure de chien ou un coup de tondeuse (ce sont malheureusement les cas les plus courants), une équipe de vétérinaires prendra soin d’elle et fera tout son possible pour la sauver.
Une fois votre animal sauvé, il vous sera remis avec toutes les explications détaillées des besoins de vos protégés ainsi que leur mode de vie dans la nature pour leur apporter la meilleure qualité de captivité possible. Une quarantaine de minute environ de sensibilisation afin de vous permettre d’accompagner vos tortues de très nombreuses années, dans les meilleures conditions !



L’autre grosse activité de cette équipe vétérinaire est de soigner les animaux abandonnés ou trouvés dans la nature.
Il faut savoir que 100 % de ces tortues sont porteuses de maladies. Parfois la maladie est visible, mais souvent elle est asymptomatique.
La clinique est divisée en deux pôles. Un pour les tortues marines, un pour les tortues de terre.
Tortues marines
Récupérer une tortue marine au centre est toujours difficile. Quand elles sont élevées en captivité, de manière générale, leur environnement n’est pas du tout adapté.
Aquarium/bassin trop petit, mauvaise nourriture, pas assez de place pour s’épanouir, c’est une catastrophe.
Lorsque ces tortues sont élevées par des particuliers, dans la majorité des cas, elles n’ont pas assez de profondeur d’eau pour s’épanouir. Beaucoup de ces tortues, récupérées par le centre, ne savent donc pas nager. Ce qui est incroyable pour des tortues vivant dans l’eau..




Les volontaires du Tortupôle devront alors leur apprendre à nager, à plonger, à se déplacer dans l’eau, à savoir respirer. Car certaines peuvent se noyer très facilement, n’ayant pas les réflexes nécessaires pour évoluer sous l’eau.
C’est un travail de longue haleine, épuisant pour les animaux, mais qui heureusement est fait avec beaucoup de passion et de patience, afin de leur permettre de retrouver un semblant de vie normale.
C’est plus de 300 tortues qui ont ainsi été récupérées, et rééduquées pour leurs survies.
Notamment une tortue alligator, retrouvée errante dans la nature pendant le confinement. Cet animal, de 15kg lorsqu’elle a été trouvé et d’un âge estimé à 20 ans, est extrêmement agressif et peut faire des ravages dans notre environnement naturel.


Elle apporte nombre de soucis à ses soigneurs, car elle détruit littéralement l’aquarium dans lequel elle se trouve. Remuants galets, branches et allant jusqu’à causer des fuites dans l’aquarium, qui doit être réparé très régulièrement.
Elles sont bien sûr à l’étroit, le temps de trouver une solution pour leur permettre de vivre convenablement, sans que cela n’engendre de problèmes avec les autres populations du centre.
Tortues de terre
Pour les tortues de terre, le bilan n’est pas plus réjouissant.
Mal nourries, la carapace déformée par la malnutrition et le manque d’espace, la majorité des tortues de terre qui arrivent au Tortupole sont inaptes à la vie sauvage et souvent en mauvaise santé.
Salade, fruits, légumes, tous les propriétaires pensent bien faire en donnant des aliments frais à leurs tortues. Mais est-ce que dans la nature, la petite bête à carapace va manger tout ça ? La réponse est non…
Nourrie principalement avec des herbes sauvage, son régime alimentaire est loin de ce qu’elle peut connaitre en captivité. Donner ces aliments en permanence revient à vous nourrir tous les jours avec du fastfood et des bonbons.
La première difficulté des soignants sera donc de réhabituer les animaux à manger de l’herbe, ce qu’ils ne voudront pas faire. Il faudra donc encore une fois s’armer de patience, et nourrir progressivement les tortues avec des aliments de moins en moins « mauvais » pour leur santé.
Cette partie nourriture est l’une des plus grosses dépenses du site, car les granulés et aliments frais à donner le temps que les tortues remangent des herbes sauvages, est parfois très longs. Et très couteuse.
Par effet papillon, une tortue mal nourrie aura des problèmes de croissance, et donc de carapace.
Le corps de l’animal ne pourra pas se développer correctement, et les carences déboucheront sur des malformations souvent irréversibles. Et qui dit carapace mal formée, dit organes écrasés, mal placés, et la tortue sera en mauvaise santé pour le reste de sa vie.


Autre très mauvaise habitude : mettre plusieurs tortues ensemble.
Dans la nature, la tortue est un animal solitaire. Elle supporte mal ses congénères et les rares interactions sont destinées à se reproduire.
Une tortue Herman femelle peut stocker la semence d’un mâle jusqu’à 5 ans, et pondre petit à petit. Pas besoin donc d’avoir un monsieur tortue plein d’envie à ses côtés.
Surtout que les mâles sont très violents, et violent littéralement les femelles, et ce à chaque fois qu’ils en croisent une. Une fois la ponte effectuée, maman retourne à ses occupations.
Avoir un couple dans un enclos est donc une totale hérésie. Déjà pour la surface, une tortue Herman à besoin de plusieurs hectares pour s’épanouir, et en plus pour la survie. Madame tortue sera en permanence violentée, blessée, et ce mauvais traitement peut l’emmener jusqu’à une mort prématurée. Et surtout une vie douloureuse.
C’est pourquoi le centre à un seul message à faire passer : n’achetez JAMAIS de tortue. Ce sont des animaux sauvages, laissez les vivre dans la nature.
Une tortue n’a rien à faire dans un aquarium, ou dans un bac de 2 m² sur un balcon ! Chez vous, elles seront forcément malheureuses, mal nourries et ne pourront pas s’épanouir.
N’oubliez pas qu’une tortue peut vivre plus de 80 ans… C’est long, surtout quand on est malheureux.
Adaptation au centre
Toutes les tortues qui arrivent au centre, blessées ou non sont mises en quarantaine. Puis elles sont ensuite installées dans des enclos classés par années d’arrivées. Enclos divisés en deux parties, une pour les mâles et une pour les femelles.
Cette séparation d’arrivée par année permet d’éviter toute propagation de maladie qui pourrait décimer la population du parc.
En effet, comme dit plus haut les tortues arrivent souvent porteuses de maladies, qui peut provoquer le décès d’une autre tortue dans les mois suivant l’arrivée. Il faut à tout prix éviter de contaminer les individus plus anciens, qui ont résisté à cette période un peu difficile, elles ne seront donc jamais mises en contact avec des tortues arrivées les années suivantes.






Les tortues dans les box les plus anciens sont tranquilles, sauf en cas d’incident tel que les morsures, car il ne faut pas l’oublier, les tortues n’aiment pas vivre en groupe.
Mais les boxs sont grands, et tout est fait pour que la vie en communauté se passe au mieux pour chacune de ces petites carapaces.
Remise en liberté
Chaque fois que c’est possible, les tortues sont remises en liberté. Après leur avoir installé une balise, les équipes vont les suivre pendant plusieurs mois de manière très régulière afin de s’assurer qu’elles se déplacent, mangent et prennent leurs marques.
Cette action, notamment avec les tortues Herman, permet de repeupler la région, qui a subi de nombreuses pertes, notamment avec les incendies.
Mais toutes ne pourront pas être relâchées. Car trop habituée à la mauvaise nourriture, ou à la main de l’humain.
Le centre a déjà vu arriver des tortues nourries à la main, et même qui dormaient dans le lit de leur propriétaire, ou encore qui n’hibernaient jamais. Elles sont donc impossibles à relâcher dans la nature, elles se laisseraient littéralement mourir de faim.
Pour ces malheureuses, le parc à deux solutions :
- Un parc fermé de plusieurs hectares, ou plus de 1600 individus cohabitent tant bien que mal ensemble.
- L’adoption par des propriétaires, formés, éduqués et sensibilisés par le centre. Ce n’est pas la solution préférée, mais il n’est malheureusement pas possible de garder tous les individus au centre, par manque de place et de fonds. Mais tout est fait pour que ces individus, placés en famille d’accueil, puissent vivent leur vie du mieux possible.

Parfois, aucune des deux solutions n’est possible. C’est notamment le cas pour ces tortues géantes d’Aldabra (Séchelles) de 20 ans. Parfois blessées, ou élevées en captivité, elles ne peuvent pas être remises en liberté sur leur ile, elle ne pourrait pas survivre.
Le centre fait tout son possible pour qu’elles soient heureuses, mais avec 130 kg pour la plus grosse, c’est vite difficile. Il faut de l’espace, des lampes chauffantes, ce qui coute très cher. Ces pauvres tortues ne pourront pas être relâchées. Elles ont au moins 60 ans à vivre en captivité…

Mais l’histoire est parfois plus heureuse, comme avec les tortues du Sénégal. Récupérées chez des particuliers par la police, ou suite à l’abandon ou au décès des propriétaires, 30 ont été relâchées dans leur pays d’origine. Un seul décès est à déplorer, sur les 30 individus, ce qui est une belle réussite même si le centre aurait préféré que toutes survivent.

Que faire si je trouve une tortue dans la nature ?
La réponse est simple : si elle n’est pas blessée, ne la touchez surtout pas ! Elle va faire sa vie.
Si vous voyez que la carapace est cassée, abimée, ou que l’animal est blessé, ne faites pas l’erreur de l’emmener chez un vétérinaire.
En effet, les vétérinaires de ville n’ont généralement pas les moyens de savoir d’où vient la tortue ni de la soigner correctement. Dans la majorité, elle sera euthanasiée dans la foulée.
Contactez donc les associations, comme le Tortupole ou le Centre Athenas pour une prise en charge dans de bonnes conditions.
Nurserie
Le centre accueille une nurserie, dans laquelle les bébés tortues, toutes espèces confondues, peuvent grandir en toute sécurité.
Souvent récupérés de particuliers, qui ne savent pas quoi en faire, les tortillons seront alors soignés, nourris et mis en box, classés par années et séparés des adultes pour ne pas être brutalisées.


Université des chéloniens
Le centre propose des formations techniques, aussi bien pour les particuliers que pour les professionnels (soigneurs, centre de soins…) qui souhaitent découvrir ou approfondir leurs connaissances sur les chéloniens.
Qu’est-ce qu’un chélonien ? C’est tout simplement un reptile, dont le tronc est protégé par une carapace dorsale et un plastron ventral. C’est donc l’ordre dont font partie nos tortues, marines ou de terre.

Animée par des zoologistes et des vétérinaires, cette formation vous permettra d’acquérir un certificat de capacité, et de connaitre votre animal. Biologie, différenciations des espèces, vous aurez toutes les clés nécessaires pour que votre tortue vive dans les meilleures conditions possibles.
Musée de l’artortue
Le musée regorge d’objets tous plus incroyables les uns que les autres. Plus de 6000 représentations de tortues, que ce soit en figurines, en œuvre d’art, en bande dessinée ou encore en jouet. Un monde merveilleux pour toute personne aimant ces petits (ou grands) animaux à carapace !




Comment puis-je aider le centre ?
Vous l’avez compris, le nerf de la guerre, pour aider toutes ces petites carapaces, c’est l’argent.
La nourriture coûte extrêmement cher, le matériel pour les soins, les médicaments, la maintenance des box, la serre, le matériel chauffant, les aquariums, sont autant de postes de dépenses qui pèsent sur le parc.
La première solution pour les aider est simple : aller visiter le centre !
L’argent récolté par les ventes des entrées permet au parc de vivre. N’hésitez donc surtout pas !
Ouvert toute l’année, de 10 h à 17 h en cette période, et de 10 h à 18 h à partir du 15 mars. Tous les jours de l’année, 7 jours sur 7, même les jours fériés, quelqu’un sera là pour vous accueillir avec le plus grand plaisir.


L’entrée est à 15 € par adulte, 10 € par enfants (gratuit pour les moins de 3 ans) et 14 € pour les personnes en situation de handicap.
Vous pourrez vous restaurer sur place et un coin pour les enfants vous attend en fin de parcours pour qu’ils puissent se détendre à la fin de la visite.
L’autre solution pour aider le centre, c’est les dons. Vous pouvez le faire directement par virement bancaire. Toutes les informations sont en disponibles sur le site.
Si vous aimez les tortues, que vous souhaitez faire une bonne action, qui sera utile et qui donnera de la force à toute l’équipe du centre, alors n’hésitez pas une seconde !
Vous pouvez retrouver le Tortupôle sur Facebook et Instagram, n’hésitez pas à leur faire un petit coucou et à les encourager, ils en ont besoin !
Encore mille mercis à toutes les personnes qui ont participé à la vente des Honu d’Halloween, de la part du centre, et de toute l’équipe de l’association !

Et merci à Franck et Alik pour votre temps, votre gentillesse et votre travail de tous les jours !
N’oublions pas que nous ne sauvons pas le monde en sauvant un animal. Mais pour cet animal, le monde a changé.